17 abril 2013

Caïn

Pethion de Villar

[P]osuitque Dominus Cain signum [...]
Egressusque Cain a facie Domini
habitavit profugus in terra – Gênesis 4:15-16.

Le carnage est fini: troués par la mitraille,
Noirs de poudre, étendus sur des flaques de sang,
Des cadavres partout, pêle-mêle, jonchant
La plane où s’engouffra la terrible bataille.

Et la nuit va venir: le grand frisson descend,
Au loin, mille vautours volent pour la ripaille;
L’Abandon, le Silence et le Néant qui baille;
Pas un cri de pitié sur cet égorgement!

A poil, sur un cheval monstrueux qui se penche,
Harassé, en flairant la puanteur des corps,
Il apparaît soudain, un Spectre à barbe blanche,

Tout nu, l’oeil assouvir, qui, le poing sur la hanche,
Solennel et muet, sans haine et sans remords,
Traversa lentement l’arène de la Mort...

Fonte: Martins, W. 1978. História da inteligência brasileira, vol. 5. SP, Cultrix & Edusp. Poema publicado em 1897, com a dedicatória: ‘A M[onsieur]. Euclides da Cunha’. ‘Pethion de Villar’ é pseudônimo de Egas Moniz Barreto de Aragão.

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